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F.A.M.E #5 : le rythme dans la peau

Laura Gervois 18 février 2019
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F.A.M.E. – Film & Music Experience a su s’imposer comme un véritable festival de cinéma. Celui-ci répond à un concept original, racontant la musique à travers le 7e art. Sa 5e édition s’est déroulée à la Gaîté Lyrique du 13 au 17 février.

 




Un festival avec un thème unique …

Créé par Benoît Hické et Olivier Forest en 2014, F.A.M.E. Festival se démarque de bien des manières. En effet, le thème exploité est singulier : il s’agit de porter la musique à l’écran. Ainsi, la musique, associée à l’image, raconte une histoire. Car, quoi qu’il arrive, au F.A.M.E, c’est le récit qui prime. Chaque année, les films sélectionnés mettent donc en avant des styles et des artistes, de différents horizons, à des époques variées. Mais, le festival traite aussi de la culture populaire et urbaine, et de tout ce qui concerne les technologies. Tous ces éléments convergent vers un même but : rendre le festival appréciable et touchant.

… et des activités aussi éclectiques que passionnantes

Cette année, la 5e édition de F.A.M.E proposait des projections de films inédits, soit neuf films en compétition et onze films hors compétition. Mais, F.A.M.E #5, c’était aussi une palette d’activités surprenantes : performances, rencontres, un cinéma permanent, DJ sets.

On se souvient notamment de l’incroyable performance du DJ et producteur Krikor samedi 16 février. Quatre prix, dont le Grand Prix F.A.M.E 2019, ont été décernés par un jury expert en la matière. Par exemple, on y a retrouvé Barbara Carlotti, chanteuse, et Louise Hémon, cinéaste. Professionnels du cinéma ou de l’industrie musicale, et publics ont donc échangé pendant cinq jours.

Les femmes au cœur d’une programmation pointue et équilibrée

F.A.M.E #5 s’est également inscrit dans un combat actuel majeur : donner la parole aux femmes. Ainsi, on a retrouvé à l’écran des héroïnes, certes puissantes, mais surtout marginalisées : la réfugiée sri lankaise devenue pop star internationale et rebelle assumée M.I.A, dans Matangi / Maya / M.I.A de Steve Loveridge et la chanteuse folk mi-irlandaise, mi-cherokee Karen Dalton dans A Bright Light – Karen & The Process d’Emmanuelle Antille. Hors compétition, il y avait également les géniaux L7 : Pretend We’re Dead de Sarah Price et Shakedown de Leilah Weinraub. Les héroïnes de l’un sont des rockeuses californiennes ; les autres font partie de la communauté afro-américaine queer. Toutes sont des génies (incomprises) de leur époque.

 

Stomy BUGSY et PASSI dans Paris 8 La Fac Hip Hop
Cypher Films

Donner la parole aux minorités au sens large

D’après la Gaîté Lyrique, F.A.M.E « s’est fait le témoin des mutations sonores et des révolutions sociétales ou technologiques qui les ont accompagnés ». Pari réussi. Si, cette année, le festival nous a fait voyager de la Norvège à l’Éthiopie, il nous a également emmené d’un genre musical à un autre, mettant en lumière des minorités méprisées.

Les thèmes étaient variés : le voguing des minorités noires, latino et gay (Fabulous d’Audrey Jean-Baptiste) ; la hi-energy des années 80 (High-Energy d’Olivier Monssens) ; la contre-culture urbaine et hip-hop, à Saint-Denis dans les années 1990 (Paris 8 La Fac Hip-Hop, série documentaire de Pascal Tessaud). Difficile de faire mieux !

 

Laura Gervois

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